Le SPM n’est pas une fatalité : comprendre pour agir
Chaque mois, beaucoup de femmes voient arriver cette fameuse “semaine avant les règles” avec angoisse : douleurs, irritabilité, compulsions sucrées, migraines, fatigue, seins douloureux… On met souvent tout ça sous l’étiquette de syndrome prémenstruel (SPM), comme si c’était normal. Mais non : souffrir 7 à 10 jours par mois n’a rien de physiologique. C’est le signe d’un déséquilibre qu’il est possible de comprendre… et de rééquilibrer.
Qu’est-ce que le SPM ?
Le SPM regroupe un ensemble de symptômes physiques, émotionnels et comportementaux qui apparaissent dans la phase lutéale du cycle (après l’ovulation, jusqu’aux règles).
Ils disparaissent généralement dès que les menstruations commencent.
On estime qu’entre 50 et 80 % des femmes ressentent un SPM, et environ 20 % d’entre elles de façon invalidante (Santé Publique France, 2022).
Le cœur du problème est un déséquilibre hormonal
Le SPM est le plus souvent lié à une balance oestro-progestative pertubée :
-
Trop d’œstrogènes (hyperoestrogénie) : rétention d’eau, mastoses, migraines, saignements abondants, anxiété.
-
Pas assez de progestérone (hypoprogesteronémie) : insomnie, nervosité, spotting, règles courtes, douleurs utérines.
-
Ou… un peu des deux !
Le corps se retrouve alors sous l’influence d’hormones non équilibrées, et les symptômes explosent.
Le rôle de l’inflammation et du foie
Le déséquilibre hormonal n’explique pas tout. Le SPM est souvent aggravé par :
-
Une mauvaise élimination hépatique des œstrogènes → migraines, nausées, difficulté à digérer les graisses
-
Un déséquilibre des prostaglandines (messagers inflammatoires issus des acides gras) → douleurs, crampes, troubles digestifs.
-
Un stress chronique → le corps “vole” la prégnénolone (précurseur hormonal) pour fabriquer du cortisol, au détriment de la progestérone.
Résultat : le cycle devient inflammatoire et douloureux.
Comprendre, c’est déjà agir !
La bonne nouvelle, c’est qu’en travaillant sur plusieurs axes, il est possible de retrouver un cycle apaisé.
Soutenir le foie et la détox des œstrogènes
-
Crucifères (brocoli, chou, roquette) et carottes râpées.
-
Graines de lin fraîchement moulues (riches en lignanes et en fibres).
-
Tisanes dépuratives (romarin, pissenlit, ortie).
Apporter les bons acides gras
-
Oméga 3 (petits poissons gras, huile de cameline, noix).
-
Oméga 6 GLA (huile d’onagre,bourrache)
Chouchouter la progestérone naturelle
-
Gestion du stress (respiration, yoga, cohérence cardiaque).
-
Apports en magnésium, vitamine B6, zinc (cofacteurs de la stéroïdogenèse).
-
Poids de santé stable : ni excès de tissu adipeux (qui fabrique des œstrogènes), ni carence (qui empêche la production d’hormones).
Rééquilibrer le microbiote
Un transit régulier évite la réabsorption des œstrogènes et favorise leur élimination.
👉 D’où l’intérêt d’une alimentation riche en fibres et probiotiques.
La vision fonctionnelle
Plutôt que de “masquer” les symptômes avec des antalgiques ou de dire “c’est normal, c’est hormonal”, la santé fonctionnelle cherche à comprendre les causes des causes :
-
Est-ce une hyperoestrogénie liée au foie ou au surpoids ?
-
Est-ce un déficit de progestérone lié au stress ou à une carence nutritionnelle ?
-
Est-ce une hypersensibilité inflammatoire liée aux prostaglandines ?
C’est en lisant les analyses biologiques au bon moment du cycle et en tenant compte de l’histoire de chaque femme que l’on peut personnaliser l’accompagnement.
Le SPM n’est pas une fatalité. C’est un signal d’alarme du corps pour dire que quelque chose se déséquilibre. Avec une alimentation adaptée, un mode de vie équilibré et le soutien de la micronutrition et de la phytothérapie, il est tout à fait possible de retrouver un cycle serein.
Mon mantra : “Écouter son corps, agir à la racine, et redonner aux femmes leur pouvoir de santé.”